23 Dec
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L’Autisme au Maroc : État des Lieux et Perceptions

L’autisme, connu sous le nom de trouble du spectre de l’autisme (TSA), est un sujet encore méconnu dans de nombreux pays, y compris au Maroc. Ce trouble neurodéveloppemental affecte les capacités sociales, de communication et de comportement des individus. Récemment, une étude menée par Badreddine Ait Lekhoui auprès de 50 jeunes Marocains a révélé des perceptions variées et souvent erronées sur l’autisme. Cet article se propose d'explorer les résultats de cette enquête et d'analyser la prise de conscience entourant l’autisme au Maroc.

Autisme Maroc

Une Méconnaissance Alarmante

Le premier constat de cette recherche est la méconnaissance généralisée de l’autisme parmi les jeunes Marocains. Sur les 50 participants, seuls 10 ont pu donner une définition exacte de ce trouble, tandis que d'autres l'ont confondu avec des pathologies telles que la trisomie 21. Ce manque de connaissance est préoccupant et démontre le besoin urgent d’éduquer la population sur ce sujet. La désinformation peut alimenter la stigmatisation et exacerber les préjugés, ce qui complique davantage l'intégration des personnes autistes dans la société.

Il est également frappant de noter que, malgré l’existence de quelques programmes d’éducation inclusive, une grande partie des jeunes interrogés n’a jamais rencontré une personne autiste. Ce constat souligne l’importance d’encourager des interactions significatives entre jeunes et personnes autistes afin de favoriser une meilleure compréhension de leurs besoins et défis.

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Stereotypes et Croyances Ancrées

Les résultats de l'enquête montrent également un certain nombre de croyances culturelles sur l’autisme. Par exemple, 30 des jeunes interrogés considèrent que l’autisme est une bénédiction, illustrant une vision spirituelle qui peut être courante dans des contextes culturels divers. Cela peut traduire un poids considérable sur les familles de personnes autistes, dont le rôle et le vécu pourraient être largement sous-estimés. Cette perception peuvent contribuer à une approche paternaliste du soutien, où les adultes voient les personnes autistes comme des êtres à protéger plutôt que comme des individus ayant des droits et des rêves.

En parallèle, les résultats concernant la prise en charge des personnes autistes au Maroc révèlent une insatisfaction généralisée. La majorité des participants estiment que les services sont soit trop onéreux soit inexistants, reflétant des lacunes majeures dans les politiques de santé et de bien-être social. Les parents de personnes autistes s'alarment du coût élevé des thérapies, ce qui rend leur accès difficile et inégal selon la situation économique des familles.


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